LA PIÈCE MUSICALE

LA  P I È C E  M U S I C A L E
U N E  R É A P P R O P R I AT I O N  D E  L ’ E S P A C E  P A R  L E  S O N
(Réalisation en cours)

La pièce musicale offre au spectateur la possibilité de s’approprier un espace non pas par la vue, tel que nous avons tous l’habitude de le faire, mais par le son. A travers un dispositif de capteurs, elle fait appel à la curiosité du visiteur en lui proposant d’arranger les éléments de mobilier présents dans la pièce de façon empirique afin de composer son propre espace sonore.
Le dispositif comprendra ainsi une pièce meublée ressemblant à un intérieur domestique des plus classiques, ainsi que des capteurs placés dans les murs. Ils pourront être au nombre de trois dans un premier temps. Ils seraient semblables à ceux qui sont utilisés dans la Kinect de Microsoft, c’est-à-dire des dispositifs permettant de contrôler des interfaces sans utiliser de clavier ou de manette mais en repérant les mouvements dans l’espace selon la hauteur, la largeur et la profondeur. Du son sera émis en permanence par des enceintes reliées à l’ordinateur rassemblant les informations
transmises par les capteurs. L’ensemble des paramètres de cette bande sonore sera déterminé par les données communiquées par la série de capteurs.

L’idée est ainsi de transformer l’ensemble de ces capteurs type Kinect – initialement destinés à remplacer les manettes de jeux vidéos – en clavier Maîtres Midi à travers l’association de programmes tels que Max MSP puis Ableton Live. Chaque capteur peut correspondre à un groupe d’instruments donné que les logiciels informatiques viendront instantanément moduler selon les informations qu’il reçoit. Les mouvements dans la pièce musicale induiraient ainsi des variations de volume, de filtre d’égalisation, de réverbération, de synthèse modulaire… Les sons émis en permanence par les enceintes seraient ainsi entièrement modulables. A titre d’exemple, approcher un élément du
capteur X pourrait faire augmenter des sons de violons, tandis que lever cet élément vers le haut pourrait amplifier l’effet de réverbération. On pourrait alors, dans le but d’atteindre l’effet sonore recherché, empiler les objets présents dans la pièce. Visuellement, une lampe posée sur un canapé placé debout pourrait ainsi permettre d’atteindre un son de piano particulièrement grave.
Le spectateur peut ainsi moduler la pièce et les éléments qui la compose selon ses expérimentations sonores et de ses déplacements. L’apprentissage du fonctionnement de cet espace se fait ainsi selon un mode empirique direct, et c’est d’instinct que le visiteur placerait les meubles et objets à sa disposition. Toute consigne ou indice de fonctionnement serait ainsi inutile et le spectateur serait entièrement libre et actif. Ces derniers éléments me sont particulièrement chers et sont au centre de ma réflexion.